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En France, de nombreuses normes régissent la construction des entrepôts. Ces normes sont contraignantes, mais permettent de garantir la sécurité des personnes qui y travaillent, le bon fonctionnement des installations ainsi que la protection de l’environnement qui l’entoure. Dans les entrepôts automatisés, ces normes sont d’autant plus pointues qu’elles garantissent la bonne intégration des systèmes robotisés dans la construction du génie civil.

Cet article présente les principales normes qui encadrent la construction des entrepôts logistiques en France, à considérer avant de se lancer dans un tel projet.

Le respect de ces normes est vérifié à plusieurs étapes du chantier par les Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL), qui ont droit de vie ou de mort sur les projets qui lui sont soumis.

Normes générales sur le bâtiment

Il existe de très nombreuses normes indiquant la réalisation attendue d’un entrepôt logistique automatisé. Ces normes s’appliquent au dimensionnement des bâtiments et des ouvrages de génie civil afin que les vies humaines soient protégées, les dommages limités et que les structures importantes du génie civil restent opérationnelles. Il existe ainsi des normes indiquant la résistance au feu attendue des différentes parties du bâtiment. Leur respect peut être vérifié en amont en utilisant des logiciels dédiés comme Flumilog. Ces calculs de flux thermiques sont souvent essentiels pour obtenir la validation des Services Départementaux d’Incendie et de Secours. Enfin, des normes explicitent les calculs de structure attendus pour la résistance aux séismes, telle que la norme NF EN 1998 (Eurocode 8).

Certaines normes de protection incendie, conçue sur la base de modèles « conventionnels », s’adaptent mal aux entrepôts autoportants de grande hauteur. C’est de la cas de la règle R15 (tenue des structures au feu pendant 15 minutes), qui est sans objet dans un bâtiment vide de personnel d’exploitation. Grâce à l’arrêté du 24 septembre 2020, l’obligation de réunir des mesures dérogatoires spécifiques sera largement assouplie à partir de 2021.

Réalisation de la dalle

La réalisation de la dalle est un point crucial lors de la construction d’un entrepôt. Le moindre défaut de planéité, le moindre joint de dilatation, le moindre problème de précision, entraîne systématiquement des complications importantes au niveau des rayonnages. Pour éviter cela, une dalle d’un entrepôt logistique ne doit pas simplement être conforme à la norme DTU 13.3, comme les entreprises de génie civil ont l’habitude de faire, mais aussi aux normes FEM 9.831 et FEM 9.841 qui précisent les réglementations à respecter dans le cadre d’un entrepôt automatisé et qui sont beaucoup plus contraignantes à faire respecter. Elles imposent des tolérances de planéité assez faibles (de l’ordre de 15 mm pour une longueur de 150 m de rayonnage), des déformations minimes permettant de qualifier la dalle de rigide (les déformations verticales globales doivent être inférieures à 1/3000 de la longueur totale du rayonnage) et un contrôle précis de la rotation angulaire de la dalle dans la zone des rayonnages et du rail du sol. Quel que soit le défaut de la dalle à sa conception, il entraînera des déformations et des sollicitations supplémentaires dans les rayonnages, qui risquent de s’incliner.

Structure en acier

Une fois que la dalle est bien dimensionnée, il faut aussi vérifier que les rayonnages en acier respectent les normes idoines. De nombreux éléments normatifs assurent leur conformité et leur résistance. Il existe par exemple une norme qui vérifie toutes les exigences techniques pour les structures en acier, NF EN 1090-02, une norme permettant les différents calculs de structure des rayonnages en acier, NF EN 15512 ou bien encore l’Eurocode 3, aussi appelé NF EN 1993, qui vérifie la sécurité des structures Comme pour chaque élément d’un entrepôt, il existe aussi une norme définissant les jeux, les tolérances et les déformations maximales admissibles pour les structures en acier : NF EN 15620.

Sécurité des machines

Enfin, et c’est peut-être un des points les plus importants, il est nécessaire de prendre en compte les normes associées à la sécurité des machines et au bon fonctionnement de celles-ci. Que ce soit pour les échelles fixes, les rails, les garde-corps, les engins motorisés, les transstockeurs, les robots de palettisation, les convoyeurs automatiques, etc., chaque élément de l’installation doit répondre à des normes spécifiques indiquant les propriétés générales, les interfaces, le comportement sous charge et les effets du temps sur ces éléments. Il existe pour chaque élément des tolérances maximales, de déformations à ne pas dépasser, de cotes de dégagement à maîtriser… qui sont pertinents pour la performance finale de l’entrepôt logistique.

Les attentes par rapport au rail de roulement, au rail de guidage supérieur, aux unités de charge, aux monte-charges et aux cotes de dépassement sont précisées dans la FEM 9.831. La FEM 9.832 indique quant à elle les bases de calcul pour le stockage avec mini transtockeurs, notamment toutes les valeurs des tolérances attendues pour l’ensemble des éléments de l’entrepôt en fonction des différents facteurs d’influence. Les prescriptions de sécurité des transtockeurs sont définies dans la norme NF EN 528 alors que les exigences vis-à-vis des différents escaliers et échelles d’une installation sont données dans la norme NF EN ISO 14122.

Pour concevoir une installation complète, compétitive, répondant à toutes les normes en vigueur dans ce domaine, il faut maîtriser tous ces documents normatifs et en comprendre les limites, les contraintes, les réticences et les domaines d’application. C’est l’une des expertises apportées par les équipes d’ingénierie administrative de SDZ ProcessRéa.

Juliette Rosso

Author Juliette Rosso

Ingénieure spécialisée en génie civil, Juliette est Assistante Projet chez SDZ ProcessRéa. Ses domaines d'expertise recouvrent les calculs de structure, l'architecture et l'environnement.

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